Association Elisabeth d’Ornano para el TDAH

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L’école primaire

De nombreux enfants entrent à l’école primaire sans avoir été diagnostiqués, sans qu’un trouble ne soit suspecté, et sans savoir qu’il peut être traité. Vers 6-7 ans les enfants sont déjà capables de s’asseoir un long moment pour écouter, ils doivent apprendre ou savent déjà lire et écrire, ils doivent être capables de faire de courtes activités à l'écrit, ils commencent à mémoriser, à utiliser la logique dans les opérations mentales, à comprendre les relations de cause à effet des choses (et des comportements), ils se font peu à peu une idée du temps et de la durée (une heure, 5 minutes). Les enfants avec un développement normal adaptent également peu à peu leur comportement en fonction des conséquences, ils cherchent souvent les gratifications (bonnes notes, approbation des parents et des enseignants), ils sont capables d’attendre que cette gratification ne soit pas immédiate (ils peuvent attendre les périodes d’évaluation et les notes obtenues peuvent influer sur leur comportement ultérieur face aux études) ; ils sont de plus en plus capables de gérer leurs pulsions, leurs colères, leur rage, sans provoquer immédiatement des crises de colère, d’agressivité et une perte de contrôle.

Les enfants hyperactifs échouent dans tous ces aspects. Leur esprit fonctionne de manière immature, ils ne contrôlent pas leurs emportements, ils ne sont pas capables de penser, de raisonner, de relier causes et conséquences. Ils n’arrivent pas à faire une page de devoirs à la suite, ils ne font pas attention à l’énoncé entier et répondent à la première question sans avoir pensé à tout lire d’abord. Il leur manque le contrôle moteur, la patience et le soin nécessaires pour écrire correctement. Ils oublient des lettres, écrivent des mots sans espaces, commettent de nombreuses erreurs dans des tâches qu’ils savent pourtant faire et qu’ils comprennent. Les enseignants sont toujours surpris de constater que leurs résultats scolaires ne reflètent pas leur intelligence. Ils estiment qu’ils ont des capacités bien supérieures à ce qu’ils font. Et sont surpris que ces enfants puissent obtenir des notes diamétralement opposées dans la même matière d'un jour sur l'autre. L'enseignant en vient à penser que si l'enfant est capable d'avoir un 9/10 en mathématiques, seule la mauvaise volonté, le refus d’étudier ou le manque d’envie peuvent justifier qu’il obtienne ensuite un 2/10. Ce qui est arrive en général, c'est que même si l'enfant arrive très bien à faire des additions et des soustractions, réussir un examen exige aussi de savoir se concentrer, de ne pas mélanger les questions, de réfléchir à la réponse et ne pas se précipiter. Les enseignants doivent commencer à imaginer des moyens de vérifier ce que sait l'enfant et à l'évaluer en conséquence, sans tomber dans l’erreur qui consiste à n’évaluer qu’en fonction des examens et des devoirs. Le contrôle continu a de nombreux avantages mais il peut être source de frustration et d'échecs à répétition chez l’enfant hyperactif, et lui faire perdre peu à peu la motivation et le goût pour les études. Insister pour qu’il fasse cent fois des additions et des soustractions est une erreur puisque le problème ne réside pas dans le concept d’addition et de soustraction. Ce qu’il doit apprendre, c’est à organiser son travail, à penser avant d’agir ou de répondre, c’est cela qui lui fait défaut.

La fatigue a en général des conséquences importantes sur les résultats des enfants hyperactifs: il s’agit de la fatigue liée à l'effort que lui demande l'exécution de tâches qui paraissent simples aux autres, et celle qui dérive de la constante frustration de voir ses difficultés niées et incomprises.

Il est primordial que les enseignants reconnaissent les difficultés d’apprentissage de ces enfants pour pouvoir évaluer leurs limites et les aider en conséquence, également pour recommander aux parents les soutiens nécessaires.