Association Elisabeth d’Ornano para el TDAH

Adultes

• Qu’est-ce que le TDAH?

Le TDAH chez les adultes

De nombreuses personnes ont grandi avec la sensation que quelque chose en eux ne fonctionnait pas correctement. Qu’elles avaient déjà étant enfants des difficultés à se concentrer en classe, à rester tranquilles lorsque le contexte l'exigeait ; qu’elles ressentaient davantage de frustration que leurs frères et sœurs ou amis, qu’elles faisaient preuve de moins de patience que la plupart des autres ou étaient excessivement lentes, maladroites, ou qu’elles ne comprenaient pas pourquoi certaines de leurs actions provoquaient des réactions si exagérées chez les autres. Certains adultes se rappelleront même que leurs amis se moquaient d’eux pour cela, ce qui conduisait sans cesse à des conflits. Il est possible que cela se soit poursuivi au cours de l'adolescence et même jusqu’à l’âge adulte, et qu’ils continuent alors à se sentir inférieurs aux autres : moins habiles, moins intéressants, moins acceptés par les autres, avec des aptitudes inférieures et davantage de conflits. Moins bons parents, conjoints, amis... moins bons voisins ou collègues de travail... Il est fréquent qu’ils aient eu des problèmes pour avoir oublié quelque chose important aux yeux des autres, ou pour avoir eu une réaction démesurée face à une situation. Ils se sont peut-être retrouvés impliqués dans des conflits ou des disputes avec des collègues ou amis, sans savoir très bien d’où venait cette force qui les conduisait à agir d’une façon qui leur déplaisait sans pour autant savoir comment s’arrêter, et à avoir sans le souhaiter des comportements inappropriés parce qu'il leur était difficile de se maîtriser... et tout cela provoquait un sentiment de culpabilité.

Certains se rendent compte qu'ils n’arrivent pas à voir la subtilité des détails et qu'à cause de cela, de ces petits détails, la qualité de leur travail en pâtit ou ce qu’ils font est moins apprécié que les autres.

Toutes ces conditions créent des difficultés dans le développement personnel, familial et professionnel, et peuvent dans certains cas se payer cher sous forme de problèmes avec la justice, d’usage ou abus de drogues, d’accidents de la route fréquents, de licenciements répétés ou de symptômes évidents d’anxiété ou de dépression. Les problèmes ne sont parfois pas si graves mais provoquent un grand malaise, des sensations d'inadaptation, d'efficacité limitée ou de manque de confiance en ses propres capacités.

A la maison, il est parfois difficile de les comprendre parce qu’ils ont un comportement bizarre aux yeux des autres, parce qu’ils oublient de transmettre un message qui était important pour quelqu’un d’autre ; parce qu’ils réagissent de façon exagérée à la moindre contrariété ou parce qu’ils accomplissent les tâches ménagères sans le soin nécessaire.

Au travail, leurs collègues pensent qu’ils sont distraits, qu’ils n’écoutent pas, qu’ils ne suivent pas les consignes, qu’ils « se moquent de tout » et sont peu soigneux.

Vis-à-vis des amis, ils peuvent être vus comme "absents" ou imprévisibles, celui "qui perd un peu la tête", de même entre voisins ou connaissances.

Or tout ce qui les fait souffrir et qui leur complique la vie est peut être dû à un trouble non diagnostiqué. Car lorsque ces adultes actuels étaient plus jeunes, très peu de spécialistes prêtaient attention à ces symptômes et on avait tendance à qualifier ces enfants de problématiques, pénibles ou paresseux. On consacrait peu ou pas d’attention à ces enfants, ils étaient même écartés de ceux qui suivaient un chemin "normal" de développement, les "bons éléments". Beaucoup d'entre eux sont affectueux, intelligents, créatifs et parviennent à atteindre des objectifs élevés, mais ils sentent que l'effort que cela leur demande est bien plus important pour eux que pour les autres. De plus, par le passé, les enfants n’étaient pas exposés à autant de stimuli externes qu’aujourd´hui (téléphones portables, sonneries, activités extrascolaires, trafic, lumières, etc.).

Dans de nombreux cas, ces adultes ont souffert et souffrent encore d’un TDAH, et personne n’est coupable de souffrir d'un trouble.