Association Elisabeth d’Ornano para el TDAH

Adultes

• Qu’est-ce que le TDAH?

Diagnostic

Le TDAH est actuellement considéré comme étant le trouble psychiatrique non diagnostiqué le plus courant chez les adultes. Il est fréquent que les adultes avec TDAH soient diagnostiqués au moment où leurs propres enfants le sont, lorsqu’on leur demande s’il existe d’autres cas dans la famille. Le père ou la mère de l’enfant se remémore alors son histoire personnelle et s'identifie à ce que vit l’enfant. Le parent concerné commence à se rendre compte qu’il s’est habitué à vivre avec des symptômes qui lui compliquent relativement la vie quotidienne. Jusqu’il y a peu, on pensait que l’état des enfants et adolescents souffrant de TDAH s’améliorait avec l’âge et qu’une fois arrivés à l’âge adulte, les symptômes diminuaient en intensité jusqu’à disparaître. Mais on a fini par reconnaître ces dernières années que de nombreux adultes continuaient à présenter des symptômes de TDAH et qu’ils pouvaient donc bénéficier d’interventions leur permettant de mieux vivre et de réduire ces symptômes si gênants. Les recherches actuelles estiment qu’environ 65% des enfants diagnostiqués avec un TDAH peuvent continuer à présenter des symptômes à l’âge adulte, tels que l’inattention, l’impulsivité et l’hyperactivité, caractéristiques du trouble et présents avant 6 ans chez environ 2 à 4% des adultes. Tandis qu’au cours de l’enfance le ratio est de 3 garçons pour 1 fille, chez l’adulte le ratio est de 2 hommes avec TDAH pour 1 femme, voire moins.

Nous savons aujourd´hui que le TDAH a une composante héréditaire qui le rend plus fréquent chez les enfants dont des parents en ont souffert. Il est donc plus souvent détecté chez les parents d'enfants diagnostiqués.

Si quelqu’un se demande s’il souffre ou a souffert d’un TDAH, il doit se poser les questions suivantes avant de consulter un spécialiste :

• Ai-je des difficultés évidentes à maintenir l’attention ?
• Suis-je constamment en train de bouger ?
• Est-ce quelque chose que je ressens depuis l’enfance ?
• Ai-je du mal à contrôler mon tempérament ?
• Suis-je souvent de mauvaise humeur ?
• Est-ce que cela m’arrive au travail... à la maison... à l’extérieur, quasiment partout ?
• Est-ce que ma famille ou mes amis me disent que j’ai un problème de ce genre ?

Si vous répondez oui à la plupart de ces questions, nous vous recommandons de consulter un spécialiste, le diagnostic n’étant pas aisé. S'il est confirmé que vous en souffrez, plusieurs mesures peuvent alors être prises pour améliorer la situation.

Les critères actuels de diagnostic du TDAH chez les adultes sont très proches de ceux des enfants, comme l’indique le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV) et peuvent se définir comme suit :

1. Difficulté à percevoir les détails ou nombreuses fautes d’étourderie dans le travail.
2. Mouvement continu des mains ou des pieds, ou agitation sur la chaise lorsqu’il faut demeurer assis.
3. Difficulté à soutenir l’attention de façon continue sur les tâches à effectuer ou lors des loisirs.
4. Incapacité à rester en place dans les situations sociales qui l’exigent.
5. Donne l’impression de ne pas écouter lorsqu’on s’adresse à lui/elle directement.
6. Sensation d’agitation et manque de tranquillité interne.
7. Difficultés à suivre des consignes et à terminer le travail de façon adéquate.
8. Difficultés à apprécier des activités calmes sur les temps de loisirs.
9. Difficultés à s’organiser dans la vie quotidienne (planning, gestion du temps)
10. Sensation d’être toujours en mouvement, d’avoir « un moteur à l’intérieur ».
11. Tendance à éviter les travaux qui demandent un effort mental soutenu et à constamment remettre les tâches à plus tard.
12. Loquacité excessive.
13. Tendance à perdre les choses.
14. Réponses impulsives, voire avant que la question ne soit entièrement formulée.
15. Tendance excessive à être distrait.
16. Difficulté à attendre son tour.
17. Oublis fréquents de contraintes quotidiennes.
18. Interruption et irruption constante dans les conversations des autres.

Toutes les personnes avec TDAH ne présentent pas tous les symptômes, ni avec le même niveau de gravité. Chaque personne dispose d’un profil symptomatique qui lui est propre et qui gène plus ou moins la qualité de vie : ces facteurs doivent être pris en compte pour décider du traitement le mieux adapté à chacun. Une grande part de ces personnes parviendra à mener une vie heureuse et productive.

Un psychiatre général ayant une certaine expérience du trouble est le spécialiste le plus indiqué pour mener une évaluation clinique exhaustive, qui constitue la seule méthode de diagnostic. Un psychologue expérimenté dans ce domaine et même un médecin de famille peuvent cerner le problème avec un bon niveau de précision, même si une évaluation finale par un psychiatre reste nécessaire pour confirmer le diagnostic. Il n’existe aucun examen infaillible (ni résonance, ni électroencéphalogramme, ni analyses de sang...) qui puisse garantir le diagnostic, puisque les critères d’évaluation sont purement cliniques, comme nous venons de le voir.

L’évaluation clinique comprend le recueil exhaustif de données de l’historique clinique, avec une emphase particulière sur les premiers stades du développement, le cursus scolaire, le parcours professionnel et les expériences de socialisation, ce qui nécessite en général un entretien d’au moins deux heures, en une seule fois ou à répartir sur deux ou trois sessions. L’idéal est qu'un proche puisse accompagner l’intéressé à la consultation, afin d’apporter des informations complémentaires (un des parents ou un frère/sœur, pouvant apporter des renseignements sur les premières étapes du développement et corroborer les perceptions actuelles de la personne à évaluer). Il est important d'obtenir des informations relatives au comportement dans les différents environnements (ce qui peut être orienté par certains énoncés des échelles classiques de diagnostic employées par les spécialistes).

Comme nous l’avons mentionné ailleurs, aussi bien le diagnostic que le plan de traitement doivent être personnalisés et tenir compte des particularités caractéristiques de chaque personne, de la configuration familiale, du type de travail réalisé et des moyens à sa disposition.